Introduction
Le petit royaume montagneux du Lesotho est enclavé dans l'Afrique du Sud perché sur le Highveld à plus de 1200m d’altitude. Avec le pic Thabana-Ntlenyana (3482m), le plus haut sommet d’Afrique australe, ses Basothos pour habitants, et l'aloès spiralé, sa fleur nationale et endémique, le Lesotho constitue une étape inoubliable dans la visite de l’Afrique Australe.
Authentique en tous points, le Lesotho offre des paysages montagneux alternants hauts plateaux, gorges spectaculaires, et vallées désertées, traversant des villages de huttes parfois encore dépourvues d'électricité et au confort très sommaire, peuplé d’habitants charmants. C’est aussi le paradis de la randonnée équestre.
Population
Le Royaume du Lesotho compte 2,1 millions d’habitants (2004) dont:
- 96,7% de Sothos
- 2,3% de zoulous
- 0,4% de Xhosa
Le reste de la population est composé principalement d’Anglais et d’Afrikaaners.
Les langues officielles sont le Sotho (appelé aussi Sésotho) et l’Anglais.
Origine des habitants
Comme la plupart des pays qui l’entourent, le Lesotho fut d’abord peuplé par des communautés Bushmen qui y vécurent de manière relativement isolée jusqu'au 17ème siècle. A cette époque arrivèrent des groupes d’éleveurs sothos fuyant l’expansion des Zoulous et la progression des colons afrikaners.
A la fin du 19ème siècle, l’un des chefs sothos les remarquables, Moshoeshoe 1er, réussit à unifier les 23 ethnies sothos du Sud lors du Mfecane, une série de conflits entre Afrikaners et Zoulous. Plus tard, il s’allia aux Britanniques pour lutter contre l’expansion Boer près de ses terres et le royaume du Lesotho se plaça sous la protection britannique en 1868.
Devenu protectorat de l’empire, le Lesotho prit le nom de «Basutoland». En 1881, l’alliance tourna court et les Sothos menèrent une série de conflits contre leur «protecteur» et un compromis fut adopté la même année par les deux parties stipulant qu’aucun blanc ne pouvait acquérir de terre dans le pays.
En 1871, le territoire fut placé par les Britanniques sous le contrôle de leur colonie du Cap contre l’assentiment de la population locale qui une fois encore prit les armes mais la Grande Bretagne réussit rapidement à reprendre le contrôle du pays en 1874. A l’encontre de la volonté des chefs sothos les Britanniques prévoyaient d’incorporer le Lesotho à l’Afrique du Sud mais les Sothos réussirent à conserver leur autonomie et s’opposèrent à une annexion forcée.
La vie politique moderne vit le jour en 1952 avec la création du Parti du Congrès des Basothos qui remporta les premières élections de 1960. Le Basutoland devint indépendant sous le nom de Royaume du Lesotho le 4 octobre 1966 et acquit le statut officiel de monarchie.
Les élections de 1970 furent annulées par le premier ministre de l’époque Joseph Jonathan qui déclara l’état d’urgence et dirigea en dictateur le pays jusqu’à ce qu’un coup d’état le renverse en 1986. Initié par l’armée, ce renversement politique remit en théorie les pouvoirs au roi mais ils furent dans les faits exercés par le général Justin Lekhanya. Le roi Moshoeshoe dut finalement s’exiler en 1990.
La libéralisation de l’Afrique du Sud à l’aube des années 1990 permit un essor du processus de démocratisation au Lesotho qui aboutit à la mise en place d’élections pluralistes en 1993. Ces dernières élevèrent Ntsu Mokhele au poste de premier ministre mais son gouvernement fut rapidement destitué par Letsie III, fils du roi Moshoeshoe en exil.
Sous la pression des pays limitrophes, Letsie finit par rétablir le gouvernement puis abdiquer en faveur de son père. Letsie revint au pouvoir en 1996 à la mort de son père et il dirige à l’heure actuelle la monarchie parlementaire du Lesotho.
Géographie
Superficie: 30000 km2
Capitale: Maseru
Petit pays entièrement enclavé dans l’Afrique du Sud (sa taille équivaut à peu près à celle de la Belgique), le Lesotho bénéficie de frontières naturelles sur plus de 900 km. Il est délimité du nord au sud-ouest par le fleuve Caledon, par la chaîne de montagnes du Drakensberg à l’est et par les Hautes terres au sud.
Son point culminant est le Mont Thabana Ntlenyana qui culmine à 3482 mètres au nord-est. Le point le plus bas du Lesotho est situé à 1400 mètres d’altitude, à la confluence des fleuves Orange et Caledon.
Climat
Attendez-vous à des hivers clairs et froids, assortis de gelées et de neige dans les hautes terres.
En été (de fin novembre à mars), saison d’orages impressionnants et d’épais brouillards, la température peut atteindre 30 degrés dans les vallées, mais se révèle bien plus fraîche, voire négative, dans les montagnes. Il pleut essentiellement entre octobre et avril, bien que le temps soit changeant toute l’année. Le Lesotho se visite en toute saison, mais le printemps et l’automne restent les meilleurs périodes.
Economie
L’agriculture vivrière compte pour une bonne part des revenus globaux du pays. Elle concerne essentiellement les productions de racines et tubercules, de maïs, sorgho, et de blé. L’activité d’élevage touche essentiellement les ovins, caprins et bovins.
L’hydroélectricité est la principale richesse du pays. De grands projets sont en cours pour répondre aux besoins nationaux en électricité mais aussi fournir de l’eau à l’Afrique du Sud.
Le Lesotho connaît de graves difficultés économiques. Le taux de chômage atteint 45% de la population active. Depuis 2001, des accords internationaux ont permis la création de milliers d’emplois, notamment dans l’industrie textile mais leur remise en cause actuelle a déjà supprimé de 10 000 emplois depuis 2004. Le Lesotho reste très dépendant de son voisin sud-africain et beaucoup de ses habitants s’y expatrient pour trouver du travail.
Biodiversité
La chaîne de montagnes de Maloti-Drakensberg à cheval sur le Lesotho et l’Afrique du Sud est sans conteste un des endroits les plus intéressants du pays, du point de vue de la faune et de la flore. De récentes études botaniques ont montré que sur les quelques 2520 espèces de plantes présentes dans ces montagnes, plus de 330 sont endémiques au massif et près de 600 autres ne se trouvent qu’en Afrique australe. 11% de ces espèces s`avèrent de surcroît menacées…
La mise en place en 2001 d’un projet de conservation et de développement transfrontalier entre le Lesotho et l’Afrique du Sud vise à protéger de manière durable cet espace d’exception.
Le pays n’abrite pas de populations de grands prédateurs mais le Drakensberg présente toutefois une un cortège varié de mammifères (babouins, char sauvage africain? chat sauvage africain?, klipspringer, rat des glaces?, caracal…).
Ces montagnes sont aussi le royaume des grands rapaces tels que le vautour du Cap, le gypaète barbu ou l’aigle de Verreaux.
L’une des raretés avifaunistique du pays est l’ibis chauve, un nicheur endémique qui a donné son nom à un pan de montagne du Drakensberg, « Mokhotlong » est situé près du point culminant du pays, le Thabana Ntlenyana, et son nom signifie littéralement « l’endroit de l’ibis chauve » car il abrite une colonie de cet oiseau menacé à flanc de falaise.
Le nombre total d’oiseaux au Lesotho ne dépasse pas 300 espèces mais beaucoup d’entre elles sont rares et inféodées au milieux montagnard.