Où et comment réaliser un safari à pied en immersion?

Où et comment réaliser un safari à pied en immersion?

Recherche d’authenticité

L’objectif d’un safari à pied (ou safari en canoë) est totalement différent d’un safari classique en véhicule. D’abord c’est une démarche active, en opposition avec le côté passif d’un safari en 4×4. Plus encore c’est la sensation passionnante et captivante d’une authentique connexion avec la nature.  En immersion dans le bush africain, on redevient une espèce animal parmi les autres. C’est à pied uniquement que l’on peut pleinement apprécier les bruits, les odeurs, comprendre les marquages territoriaux, analyser et reconnaitre les empreintes,  se nourrir de la nature dans son entièreté.

traversee de riviere en safari a pied dans le south lunagwa,
robin pope

Mes motivations personelles

Ma passion du safari à pied et de façon plus générale ma soif de découverte par le biais d’approches naturelles est ancrée dans un rêve idyllique d’enfance. J’avais en tête l’image d’une Afrique parfaitement sauvage, avec de vastes territoires infinis de savanes et forêts vierges où vivent encore les animaux, en particuliers la grande faune, en toute liberté et largement inaffectées par l’homme. Bien sûr une jolie vision utopique car depuis bien longtemps, pour sa grande part, l’Afrique a perdu ses grands espaces naturels. Néanmoins elle a préservé quelques grandes régions, parcs, réserves et forêts, qui supportent encore une faune importante et diversifiée. Mes parents n’étant pas des voyageurs, j’ai réalisé ce rêve tardivement, en partant seul à la découverte du Kenya.

L’approche par la marche

Observation d'un elephant en safari a pied
time and tide

Ce premier voyage en Afrique, bien que m’ayant procuré énormément de satisfaction, m’a laissé un sentiment d’inaboutissement. En safari j’avais cette frustration d’être prisonnier d’un véhicule pour observer la faune alors qu’idéalement, j’aurais voulu explorer à ma guise et à pied!

C’est une des raisons qui m’a conduit à partir pour mon deuxième voyage en Afrique, au Zaïre (maintenant DRC) avec mon sac à dos, durant deux mois, où je pourrais explorer plus librement et à pied. Ce voyage avait pour but une véritable immersion, loin de tout, loin du tourisme organisé et de masse, pour découvrir en particuliers la forêt vierge équatoriale et tenter d’observer, seul, du moins hors du cadre d’une activité régulée et encadrée, les gorilles de montagne. Ce que j’ai accompli pour ma plus grande joie.

8 ans plus tard je m’expatriais en Afrique du Sud et me reconvertit comme guide nature/safari, pour assouvir et partager ma passion du voyage et de l’Afrique.

Pourquoi faire un safari à pied?

traque d'elephant en safari a pied a Hwange
biwakwango

Alors qu’en 4×4 on cherche, par la force des choses, la grande faune, en safari à pied, c’est l’ensemble de l’écosystème qui s’ouvre à nous. La flore, les insectes, les oiseaux, les reptiles, le terrain, toutes les interactions qui constituent l’écosystème. C’est un peu un retour aux origines, à un temps révolu, où nous étions des chasseurs cueilleurs évoluant en symbiose avec l’écosystème. C’est cette sensation qui est troublante et captivante.

Qui devrait faire un safari à pied?

Un safari à pied n’est pas fait pour tout le monde. Et non pas parce que c’est éprouvant physiquement par exemple (en dehors du fait qu’il peut faire chaud à certaines époques de l’année), car ce n’est pas du tout le cas. On marche lentement en faisant beaucoup d’arrêts pour observer (et interpréter).

Mon avis est que pour la plupart des voyageurs qui viendraient en Afrique pour faire leur premier safari et que logiquement et de façon bien compréhensible, ils ont envie de voir beaucoup d’animaux et en particuliers les espèces phares, un safari exclusivement à pied n’est probablement pas le bon choix. Mais je conseille quiconque d’au moins  goûter à cette activité durant son safari, ne serait-ce qu’une demi-journée.

Un safari à pied enchantera les passionnés de nature et authenticité, ceux qui aiment marcher et découvrir, ceux qui recherchent ce qu’apportent les multiples facettes passionnantes de l’approche par la marche.

Est ce qu’on voit des animaux?

Beaucoup font l’erreur de penser qu’à pied on voit beaucoup d’animaux et de près alors que c’est exactement le contraire. Les animaux ont dans leur appareil génétique une peur naturelle de l’homme. En 4×4, même totalement ouvert, les animaux ne nous distinguent plus comme des hommes. L’activité safari en 4×4 est à l’échelle géologique extrêmement récente, moins d’un siècle. La faune perçoit ces engins certes bruyants et parfois intrusifs comme parfaitement inoffensifs. A l’inverse, dès qu’ils voient (sentent) ce bipède élancé immédiatement l’instinct leur dit de se méfier ; ils se mettent sur leur garde et très souvent s’évanouissent avant même que nous n’ayons  soupçonnés leur présence… Ajoutez à cela qu’on l’on couvre à pied une distance infime par rapport à un 4×4 durant le même temps et on comprend que l’observation de la faune à pied n’est pas chose si simple.

observation d'un  leopard
biwakwango

Je ne voudrais pas laissez entendre qu’on ne voit pas de grands animaux à pied. Certainement pas, car on en voit, parfois même beaucoup, et parfois même de trop près au goût de certains! Personnellement, j’apprécie chaque minute d’un safari à pied car je suis pleinement conscient du privilège de pouvoir se retrouver ainsi en immersion dans la nature. Néanmoins, j’ai toujours l’espoir, à chaque sortie, d’un quelque chose qui va apporter un piment supplémentaire à l’activité…. Assister à un évènement excitant. Approcher un éléphant ou rhinocéros sans être vu. Surprendre un félin. Avoir un petit coup d’adrénaline. Traquer une trace fraiche. Faire une observation peu commune…

Observation de lions en safari a pied
chiawa camp

L’éthique du safari à pied

L’éthique du safari à pied est de ne pas interférer et de perturber le moins possible. Ceci signifie, dans l’idéal, observer sans être vu (chose souvent des plus difficile) ou du moins, sans perturber le comportement naturel de l’animal. Tenter d’être discret passe d’abord par minimiser les bruits. Huit modernes homo sapiens à pied, qui marchent avec des chaussures (on fait beaucoup moins de bruit à pied nu), quelques soit l’attention avec laquelle ils posent les pieds, induisent un bruit de fond tout de suite décelable par n’importe quel animal.

Par ailleurs, la structure, l’emplacement, et la gestion des camps affectent le footprint de l’activité. Les camps doivent donc minimiser leur impact et cela passe aussi par limiter la capacité d’accueil.

Pour ces raisons et pour des questions de sécurité, un safari à pied doit être limité à 8 participants maximum. Un tel safari est donc toujours très exclusif.

Attitude durant un safari à pied

Il y a un nombre d’aspects communs à tout safari à pied en vue d’une part d’assurer la sécurité des participants et d’autre part respecter le bush. Durant les marches, Il faut s’efforcer d’être le plus silencieux et discrets possibles, pour ne pas interférer mais aussi pour augmenter les chances d’observer les animaux. Marcher en file indienne et groupés, de jour, c’est-à-dire entre l’aube et le coucher de soleil, jamais de nuit.

Dans le camp, qui est presque toujours non clôturé, il serait imprudent de s’éloigner de sa périphérie ou bien de marcher seul. Les animaux ont une peur naturel de l’homme, d’autant plus lorsque ceux-ci sont plusieurs. La nuit, lorsque tout le monde est couché, les moustiquaires doivent être fermées et il est déconseillé de sortir de sa tente. Cela peut paraitre surprenant, mais les animaux ne s’attaquent pas aux tentes et n’essaient pas d’y renter dès lors où elles sont fermées. Vous êtes donc en parfaite sécurité la nuit. Il y a des cas exceptionnels (j’en ai un personnel que j’ai relaté dans un autre article) mais la probabilité d’accident est tellement infime que vous pouvez dormir tranquille, ou mieux, profiter et écouter les bruits de la nuit!

observation d'elephants en safari a pied
sausage tree

Est ce qu’un safari à pied est safe?

En tant que guide, en particuliers sur des safaris à pied, une des questions que j’entends sans faute, et c’est bien naturel, concerne l’aspect sécurité d’une telle activité. Lorsque un individu se retrouve pour la première fois dans un milieu sauvage inconnu, loin de sa zone de confort habituel, il peut se sentir quelque peu engoissé devant le nombre d’inconnus. Et c’est le plus souvent la présence de la grande faune qui inquiète davantage.

J’aime bien répondre pour fixer un peu les idées, que le risque d’un accident sérieux n’est jamais plus grand et probable qu’à bord d’une voiture en regard de quoi les risques potentiels dans le bush sont infimes. Nous sommes de loin exposés à plus de danger dans notre vie quotidienne, par des évènements que nous ne contrôlons pas : un accident de la route, ou un acte criminel… L’adage l’homme est un loup pour l’homme prends tout son sens ici.

Dans le bush africain, qui est, pour l’homme averti et connaisseur (les guides professionnels par exemple), un environnement sécurisant et apaisant, les risques sont très faibles (bien que pas nuls car il n’y a jamais zéro risque).

Observation d'un lion male en safari a pied
old mondoro

Encadrement d’un safari à pied

Un groupe de 8 participants maximum reste facilement contrôlable par les guides/rangers accompagnant l’activité, qui sont le plus habituellement deux. En cas d’une interaction qui nécessite des instructions précises le fait d’être peut nombreux permet d’agir vite et coordonné et fait toute la différence si la situation devenait difficile.

Un bon guide ne devrait jamais se mettre dans une situation qui peut potentiellement créer un risque et donc ne devrait jamais avoir à utiliser son arme. Cela dit, il peut toujours avoir un cas exceptionnel qui n’était pas anticipable. Et c’est la raison pour laquelle les 2 rangers/guides sont armés. Il y a quelques exceptions où par exemple au Botswana, dans l’Okavango, sur les concessions communautaires, les guides locaux non armés encadrent des safaris à pied. C’est une pratique qui ne fait pas le consensus dans le secteur du tourisme safari.

safari a pied dans le parc de mana pools
nature ways

Comportement des animaux

Les animaux sauvages n’attaquent habituellement pas l’homme délibérément. Ils fuient et souvent avant même que nous sachions qu’ils étaient là. La règle d’or est de laisser à l’animal une distance de sécurité pour laquelle il ne se sent pas menacé. Les problèmes se manifestent quand nous franchissons la zone de confort de l’animal. Ce dernier va alors changer son comportement et montrer des signes d’inquiétude ou d’agacement. Il va pouvoir ensuite partir, fuir, et éventuellement, si pas d’autres possibilités ou pour certaines espèces attaquer. Un safari mené professionnellement dans la plus grande éthique ne devrait jamais donner lieu à ce genre de situation.

observation a pied d'un elephant dans le parc du lower zambezi
old mondoro

Pourquoi cette appellation de Big 5?

Origine du terme

Quiconque ayant déjà participé à un safari ou lu un guide touristique sur le safari connait le terme Big 5. Les Big 5 sont : l’éléphant, le rhinocéros noir, le buffle, le lion et le léopard. Pourquoi sont t-ils référés comme les Big 5? Et pourquoi pas la girafe ou l’hippopotame par exemple qui sont également très gros et méritent sans aucun doute cette appellation qui semble si prestigieuse? He bien c’est parce que ces deux derniers ne font pas partie des animaux considérés comme dangereux.

Attention, l’hippopotame peut être dangereux et en fait il est dit que c’est le mammifère africain qui cause le plus de morts humaines. Ce ne sont pas les touristes qui sont touchés toutefois mais les villageois qui vivent le long des rivières et qui côtoient ces animaux de façon quotidienne.

En fait tout animal quel qu’il soit peut devenir potentiellement dangereux dès lors où il se sent menacé et privé d’une échappatoire. Alors pourquoi ces Big 5 sont t-ils considérés plus dangereux que les autres? L’explication provient de l’origine du terme, qui a été donné par les chasseurs. Ces animaux sont en effet les plus dangereux… à chasser ! Ces cinq animaux, contrairement aux autres, lorsqu’ils sont chassés, harcelés, à un moment donné, ils ne fuient plus, mais se rebiffent et attaquent.

Pour le touriste et dans le cadre d’un safari à pied, ils restent des animaux impressionnants qu’il faut respecter et considérer avec attention et vigilance.

observation d'un elephant en safari a pied dans le parc de hwange
biwakwango

Impact sur un safari

Ce qui est dommage c’est que bien souvent, parce que ce terme est rentré le jargon d’un safari, pour beaucoup de touristes il est devenu essentiel en safari d’observer ces 5 animaux particuliers, de les tiquer sur la liste.  Cette approche est décevante car elle conduit très souvent à négliger tellement d’autres aspects passionnants du safari. Elle conduit aussi, surtout dans certains lodges privés, à inciter les guides à chercher à tout prix ces 5 animaux, pour satisfaire leurs clients.

Ayant dit cela, je comprends parfaitement qu’en voyageant de l’étranger, on souhaite observer ces animaux, qui sont sans conteste des espèces majestueuses et imposantes de force et grâce. Il est difficile de ne pas être ému par la beauté et prestance que dégage un félin et la force et sérénité d’un éléphant. Et je reconnais qu’un safari ne saurait être tout à fait complet sans avoir eu la chance d’observer certains de ces cinq animaux. Mais il ne faut surtout pas se focaliser dessus. Et si c’est votre volonté de les observer à tout prix, alors attention le safari à pied  n’est pas le meilleur moyen pour cela, vous aurez plus de chance en faisant un safari en 4×4: combinez les deux.

Quelles sont les options d’hébergement en safari à pied?

elephant tres pres de la table dans un camp dans le lower zambezi
old mondoro

Si vous souhaitez faire un safari à pied pour toutes les bonnes raisons, alors l’hébergement devient un critère essentiel de l’expérience. Un safari en immersion ne s’arrête pas au coucher du soleil en rentrant au camp. Les camps à vocation d’offrir un contact proche et intimiste avec la nature sont toujours de petites structures afin d’induire un impact (footprint) minimum. Cela ne signifie pas forcément de sacrifier le confort. Un camp en toile dépourvu d’électricité peut offrir un grand confort et de la très bonne cuisine. Dès lors où la qualité de service et le personnel sont au top, ce qui va de pair, vous pouvez être presque toujours certains que vous ne manquerez à rien d’essentiel.

camp[ luxeux dans le lower zambezi
time and tide

Personnellement je préfère les camps qui n’ont pas d’électricité (en tout cas permanente) et dans tous les cas lorsque tout est éteint après 21 heures. Car l’immersion doit se poursuivre la nuit. Avec de l’éclairage la nuit, ou le bruit parasite d’appareils électriques, comment se sentir pleinement en immersion!?

Un camp de safari à pied ne devrait pas être clôturé. Certes vous entendez et sentez toujours mais le fait de pouvoir déambuler comme dans un village enlève à l’authenticité. C’est une expérience extraordinaire de passer la nuit dans une tente au milieu du bush et d’entendre et entrevoir au travers la moustiquaire un éléphant passer à côté ou frôler votre tente. Et celle d’entendre le rugissement du lion à quelques mètres de la tente. Ces émotions indescriptibles font partie intégrantes d’un safari en immersion.

elephant dans le camp dans le lower zambezi
biwakwango

Type d’hébergement

Les options sont nombreuses et dépendantes des pays et parcs où le safari va se faire. Dans sa forme la plus simple, cela peut-être une tente en dôme pour 2 personnes avec matelas au sol ou sur lits de camp. Certains camps vont offrir une salle de bain attachée à chaque tente avec un toilette et une douche de brousse (un sceau suspendu par un dispositif de corde et poulie) ou une salle de bain commune à l’écart.

Dans la réserve d’Imfolozi en Afrique du Sud, où se pratiquent des safaris à pied dans la zone ‘wilderness’ les camps sont des plus spartiates. Ici le focus est l’immersion totale. Les camps n’ont pas de toilette (il faut aller faire son trou dans le sable). La douche est un sceau suspendu à une branche au milieu du bush à l’écart du camp. Il n’y a ni tables ni chaises. Les repas sont prix autour du feu, assis sur des coussins.

A l’opposé de ces camps spartiates on trouve des camps très confortables en grandes tentes, souvent installées sur des plateformes en bois et avec salle de bain attachée. Ces camps ont une aire commune avec tables, chaises, où sont prix les repas et parfois un coin lecture. Certains peuvent avoir des petits bacs de baignades bien que pour un camp à vocation purement safari à pied c’est plus rare. Certains camps sont dépourvus de tout éclairage et électricité alors que d’autres disposent d’un éclairage fonctionnant au solaire et une station pour recharger les batteries.

camp de safari en grandes tentes dans le parc kruger
return africa

Combien ça coute?

Le standing, la qualité de l’hébergement, de la literie, de la nourriture, de l’inclusion des boissons ou pas, de l’expertise des guides,  sont autant de facteurs qui vont influencés les tarifs et varient grandement d’un camp et d’un parc à l’autre.

D’autres paramètres vont également être déterminants sur le tarif. Comme un emplacement reculé et parfois difficiles d’accès. Souvent ces camps se situent sur des concessions privées et vous ne voyez donc personne d’autre durant votre safari. Certains ne prennent pas plus de 6 personnes! Des camps sont saisonniers et ferment durant la saison de pluies, ce qui est le cas en Zambie.

Dans un camp spartiate avec confort minimum, comme à Imfolozi en Afrique du Sud, les tarifs commencent à 180Euro pour 2 nuits, repas inclus.

Dans le Parc Kruger en Afrique du Sud, dans un camp exclusif tout confort sur une concession privée c’est environ 190Euro par nuit tout inclus.

Au Zimbabwe, dans le Parc de Mana Pools, il faut compter entre 300 et 600US$ par nuit tout inclus.

En Zambie, dans le Parc du South Luangwa, dans un petit camp reculé au coeur du parc, cela peut grimper jusqu’à 900US$ la nuit tout inclus en haute saison.

Meilleurs endroits pour faire un safari à pied

Comme je l’ai exprimé jusqu’alors dans cet article, mon avis est subjectif. C’est celui d’un passionné de nature et d’authenticité mais aussi le point de vue du guide que je suis. J’ai eu l’immense chance et privilège de participer et guider bon nombre de safaris à pied dans des parcs divers d’Afrique Australe et je parle donc d’expérience de terrain vécues. La liste des lieux mentionnés ci-dessous n’a en aucun cas la prétention d’être exhaustive. En réalité, lorsqu’on commence à rechercher des camps fortement orientés safari à pied, on s’aperçoit rapidement qu’il y en a en fait très peu, et lorsque de plus on écarte ceux qui n’ont pas grand intérêt pour une raison ou une autre, alors il n’en reste plus qu’une poignée.

En Afrique du Sud

Réserve d’Imfolozi

Ma première expérience de safari à pied, dans le cadre d’une activité touristique, a eu lieu dans la réserve d’Imfolozi. Et j’ai eu depuis de nombreuses occasions d’encadrer des safaris dans cette réserve. C’est une réserve que j’ai tout particulièrement à cœur. En Afrique du Sud, c’est l’endroit où se sont développés les tous premiers safaris à pied, par le visionnaire Ian Player. Par ailleurs cette réserve à jouer un rôle primordial dans la sauvegarde du Rhinocéros blanc et sa réintroduction dans de nombreux parcs d‘Afrique où il avait été exterminé.

Zone Wilderness

Imfolozi est un tout petit parc, à peine 90ha (comparé au Kruger qui en fait 2,2 million) mais néanmoins  30% de sa surface est restée vierge (zone Wilderness) dans laquelle se pratiquent les safaris à pied. Plusieurs emplacements de camps (très simples comme  je l’ai expliqué plus haut) se trouvent au cœur de cette zone et ne sont accessibles qu’à pied, à 2 heures de marche environ du camp de base. Ce fait rend les choses immédiatement très intéressant car cela projette les participants au milieu du bush avec la réelle sensation d’être en immersion totale.

L’environnement est particulièrement bien approprié au safari à pied. Cette réserve est vallonnée, avec deux belles rivières la traversant, bordées par des falaises abruptes qui offrent à certains endroits des points d’observation imprenables. Imfolozi est par ailleurs très boisée ce qui est préférable à pied. Cela permet de mieux se dissimuler. C’est aussi plus agréable de marcher dans les sous bois, où la richesse de l’écosystème est plus grande (que dans une zone de savane par exemple).

J’apprécie personnellement le côté ‘primitif’ de ces safaris (Wilderness Trails) et leur approche minimaliste. C’est une réserve très facilement accessible et reste une des options les plus abordables pour un safari à pied, mais aussi les plus basiques en termes de confort.

Plusieurs options safaris à pied à Imfolozi

Il y a en en fait 4 options possibles. Deux versions classiques en 2 ou 3 nuits. La version en camp de base, qui se fait dans un camp beaucoup plus confort avec salle de bain et coin repas avec chaises, tables, etc… et enfin il y a la version primitive. Cette version ce fait en 4 nuits en itinérance dans la zone Wilderness en autonomie, c’est à dire avec portage de sac à dos et nuits à la belle étoile, sans tentes!

camping dans le bush dans la reserve d'imfolozi
biwakwango

Parc Kruger

Le Parc Kruger propose des options un peu similaires à celles d‘Imfolozi, à partir de plusieurs petits camps dans différentes régions du parc, situés dans des secteurs dédiés au safari à pied. Les camps sont cependant beaucoup plus confortables et sont malheureusement clôturés ce qui enlève de mon point de vue au concept d’un tel safari. Cela dit, ces options n’en sont pas moins des magnifiques opportunités de découvrir ce grand parc autrement et de pouvoir accéder à des secteurs autrement inaccessibles aux voitures.

safari a pied au nord du kruger
return africa

Concessions privées

A l’intérieur du Parc Kruger se trouvent plusieurs concessions privées qui ont un accès exclusif sur leurs concessions. La plupart de ces concessions abritent des lodges luxueux qui proposent des safaris en 4×4. Mais il y en un ou deux qui ont développé leurs opérations avec une approche orientée safari à pied. Et une des options les plus intéressantes et celle proposée par Pafuri Trail camp, à l’extrême nord du parc, dans la région de Pafuri. Un camp de tente tout confort situé sur les berges de la rivière Lavuvhu sert de base pour conduire les safaris à pied dans cette région splendide et unique du parc.

safari a pied au nord du parc kruger en passant a cote d'enormes baobabs
return africa

Au sud du parc, ce trouve Rhino Walking Safari, un camp luxueux mais authentique et la meilleure option dans ce secteur.

camp de safari luxueux dans le parc kruger
isibindi

Réserves privées

Il y a de nombreuses réserves privées à l’ouest du Parc Kruger, certaines attachées au parc (c’est à dire qu’il n’y a plus de clôture entre elles et le parc) certaines totalement indépendantes. Dans les réserves de Timbavati et Klaserie en particuliers se trouvent un nombre important de camps dont certains proposent des safaris à pied, bien que presque toujours en complément de sorties en 4×4, donc pas purement safari à pied. Africa On foot, dans la réserve de Klaserie, est un des camps que j’apprécie particulièrement.

J’ai par ailleurs un attachement tout particulier pour le camp d’un ami que je connais depuis très longtemps : Gary. Son camp est également situé dans la réserve de Klaserie. Ce qui rend ce camp si spécial tien dans la personnalité de Gary et la façon dont il le gère. C’est l’homme à tout faire. Il a non seulement construit le camp de ses propres mains, mais il fait aussi le guide, le cuisinier, le mécanicien, et plus encore… Il a une connaissance encyclopédique du bush et son approche passionné et passionnante et toujours avec un grand sens de l’humour créé une grand part de l’intérêt du camp. Gary propose des combinaisons de safari en 4×4 et à pied.

Zimbabwe

safari a pied au zimbabwe
biwakwango

Le Zimbabwe, avec la Zambie, est un haut lieu du safari à pied. Il est souvent dit dans le métier que les meilleurs guides safari sont Zimbabwéens et il y a de la vérité dans ce constat. Contrairement à l’Afrique du Sud où tout est super structuré, y compris les parcs, au Zimbabwe on trouve toujours des grands espaces naturels où la faune peut évoluer sur des immenses territoires et par delà les frontières.

Bien qu’un certain nombre de camps proposent des safaris à pied, les options en immersion se font presque toujours à partir de camps mobiles ou saisonniers. En effet, le Zimbabwe permet aux opérateurs qualifiés, d’installer des camps temporaires à partir desquels ils peuvent conduire des safaris à pied d’exploration dans des sections très sauvages de certains parcs. En particuliers les Parcs de Hwange, Mana Pools et Chizarira offrent des conditions  idylliques pour le safari à pied.

safari a pied dans le parc de hwange au zimbabwe
biwakwango

Plusieurs opérateurs organisent ce type de safaris et je conseille vivement Leon Valle, basé aux Chutes Victoria avec qui j’ai eu la chance de faire plusieurs safaris à pied à Hwange et Chizarira.

Pour un safari à pied dans le Parc de Hwange en itinérance sur plusieurs camps dans une concession privée je conseille Wilderness Safaris.

Mana Pools

Mana Pools est sans aucun doute un des plus beaux parcs d’Afrique et un des plus satisfaisants pour le safari à pied. Ce parc a d’ailleurs l’unique caractéristique de permettre à quiconque de marcher seul sans guide! Ici encore plusieurs opérateurs organisent des safaris à pied et je conseille Nature Ways, basé à Kariba, qui organisent par ailleurs des safaris en canoë. Je conseille également  African Bush Camp et Wilderness Safaris qui gèrent un bon nombre de camps dont certains dans les parcs de Hwange et Mana Pools à partir desquels il est aussi possible de marcher.

observation d'un troupeau de buffles en safari a pied dans le parc de mana pools
nature ways

Zambie

camp luxueux dans le parc du lower zambezi
time and tide
aperitif assis au milieu du zambeze
robin pope

La Zambie est l’autre destination d’Afrique Australe qui offre les plus belles possibilités de safari à pied.  En fait c’est dans ce pays qu’est né le safari à pied, initié par Norman Carr. Les Parcs du South Luangwa et North Luangwa sont avec Mana Pools au Zimbabwe ceux où le safari à pied est à son meilleur! Ici on trouve des camps très exclusifs, qui hébergent un maximum de 8 personnes, parfois 6, et qui sont spécialisés sur le safari à pied. Le Parc du North Luangwa, avec la quasi absence de routes et un accès en 4×4 difficile, est la destination par excellence pour un safari à pied en totale exclusivité, loin de tout!

Je mentionne 4 opérateurs que je connais et recommande chaudement, qui ont chacuns plusieurs camps. Dans le South Luangwa: Shenton safari, Norman Carr et Robin Pope. Dans les deux parcs, North et South Luangwa, Remote Africa.

observation de girafes en safari a pied dans le le parc du luangwa
robin pope

Botswana

Le Botswana est une des plus belles destinations pour y faire un safari authentique dans des lieux paradisiaques comme le Delta de l’Okavango, que ce soit en 4×4, en mokoro (embarcations traditionnelles), ou en bateau. Cependant le safari à pied en immersion tel que j’en ai parlé dans cet article n’est pas vraiment une option au Botswana. Il y a certes des possibilités sur certaines îles de l’Okavango, dans la réserve de Moremi ou dans le Central Kalahari mais cela ce limite à des courtes sorties sur quelques heures.

Conclusion

D’autres régions d’Afrique permettent de faire des safaris à pied, le Kenya, la Tanzanie ou l’Ouganda par exemple, mais l’Afrique Australe avec sa diversité, sa géographie, topographie et le niveau d’expertise présent ici dans ce secteur du tourisme place sans conteste le sous contient africain en tout premier plan et le premier choix pour y organiser un authentique safari à pied en immersion! Si j’ai alléché vos papilles, pour aller plus loin vous pouvez consulter ces voyages :

EXPLORATION DU ZAMBÈZE – SAFARI EN CANOË SUR LE ZAMBÈZE ET À PIED AU ZIMBABWE

SAFARI À PIED DANS LE PARC KRUGER EN AFRIQUE DU SUD

L’AFRIQUE DU SUD À PIED: SAFARI ET DRAKENSBERG

OKAVANGO À MANA POOLS – SAFARI À PIED ET CANOË AU ZIMBABWE ET 4X4 AU BOTSWANA

Écrit par

thierry

Ma passion du voyage et de la faune sauvage ainsi que ma soif de découvertes m’ont conduit aux quatre coins du continent africain. J’ai créé Biwakwango en 2001 avec l’objectif premier d’organiser les voyages que j’aime! C’est à dire des voyages d’exploration, le plus souvent hors des sentiers battus, en privatif ou très petits groupes. Je crois en un tourisme sensible, respectueux de la nature et des populations locales. Je suis guide, accrédité par FGASA (Field Guide Association of Southern Africa) et mon plus grand plaisir est de partager des moments forts avec nos voyageurs, en safari mais aussi en treks et randonnées, activités qui me tiennent particulièrement à cœur.
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